Chaque livre relate d’une histoire, d’un échange entre plusieurs individus, il se forge à plusieurs mains. Du commanditaire (éditeur, artiste, institution etc.) au graphiste, du graphiste à l’imprimeur, puis de l’imprimeur au lecteur, la chaîne graphique se révèle. Les prémices de l’objet se profilent grâce au dialogue entretenu entre le graphiste et son commanditaire, qu’il soit auteur, artiste ou éditeur. Viennent ensuite sa naissance virtuelle puis son existence dans le réel. Au sein de la chaîne éditoriale du livre, chacun joue un rôle précis, en particulier l’imprimeur qui contribue tant à la conception du livre qu’à la transposition des médiums : de l’écran à l’encré.
« Quelle est la tâche du traducteur ? Ce n’est pas d’adapter le contenu d’une œuvre à de nouveaux lecteurs, ceux qui ne comprennent pas la langue d’origine, car l’œuvre elle-même (l’original) ne s’adresse pas aux lecteurs. C’est de s’acquitter d’une dette. Restituer le sens de l’œuvre ne suffit pas. Il faut exhiber le langage dans sa pureté magique, mystérieuse. Ce n’est pas une transposition dans une autre langue, c’est une création. » Walter Benjamin, La tâche du traducteur, in Œuvres I, Éditions Folio-Gallimard, Paris, 2000, p. 255.
Mémoire DNSEP, façonné avec Hélène Pitassi, sérigraphie et photocopie, 2015.